Si Claude Lévi-Strauss est connu et reconnu, c’est pour son combat afin de prouver que les peuples dits « primitifs » n’ont de primitifs que le nom. Il est toutefois nettement moins de notoriété publique que, avant de se tourner vers l’ethnologie, Lévi-Strauss a tenté d’entamer une carrière politique. Ce sont les répercussions que cette carrière – avortée – peut avoir sur l’ensemble de son œuvre que ce travail se propose d’analyser. En effet, Lévi-Strauss se positionne farouchement contre l’existence du politique au sein des sociétés « primitives », se fermant à toute notion de domination, de violence ou de profit. Au contraire, il voit ces sociétés comme de véritables modèles pour le monde occidental, gangréné par la subordination et le mépris de l’individu. Il existe pourtant tout un pan de l’anthropologie qui ne partage pas cette vision idyllique des sociétés « primitives » et auquel le présent travail entreprend de confronter Lévi- Strauss.